quand on est du côté du manche...

Publié le par Supermeuh

Parfois, être en couple, c'est aussi se prendre la tête. c'est aussi souffrir des petits gestes du quotidien qui sont faits comme ça, sans y penser, sans vouloir faire du mal ni se servir de qui que ce soit.

 

Mais de la même manière qu'en tant que parents, on est toujours du côté des plus forts, et il n'est pas évident de prendre conscience qu'on exerce une pression morale, verbale, voire physique sur nos enfants si précieux et qu'on aime tant, eh ben parfois le meilleur des hommes lui aussi peut se comporter comme un affreux jojo, sans y penser, sans faire exprès, sans vouloir blesser.

 

Alors il se trouve que, maman de 5 enfants, j'assure le service après-vente, je suis là H 24, et j'agis quotidiennement pour maintenir un niveau d'organisation logisitque efficace.

Tout le monde a ses habits lavés et rangés, tout le monde est nourri et propre sur soi, tout le monde est instruit (bon, ok pour Jean, on délègue, mais les devoirs et l'impression des cours, ça reste une réalité), la maison est à peu près rangée, et propre, la vaisselle est propre et à peu près rangée...

Bref, c'est pas que je sois la parfaite ménagère du siècle, mais un peu quand-même, et je me sens un peu... ménagère de moins de 50 balais de base.

Et que genre, même si je voulais travailler à l'extérieur, eh ben je pourrais pas, parce que tout le monde compte sur moi pour assurer la présence parentale.

Et qu'il n'y a pas de relais grands-parents pour nous ici-bas.

 

Aujourd'hui, j'avais rendez-vous à la mairie, rendez-vous que j'avais accepté à cette date parce que, connaissant la personne, je savais que je pouvais m'y rendre avec mon bambino.

Mais dans l'absolu, en fait, je ne suis pas libre de mes mouvements, ni de mon emploi du temps. Et comme notre société n'est pas très baby friendly (doux euphémisme), et encore moins children friendly, eh bien ça ne me laisse pas trop de marge de manoeuvre pour être 100% disponible à une activité qui implique que je sois sans enfant, momentanément.

OK, j'ai 5 enfants, j'ai choisi de les faire. Pour info, je n'ai pas renoncé à être un être humain à moi toute seule pour autant, avec une valeur intrinsèque .

 

Alors qu'il y en a des, ici, qui sont entièrement libres en pensée et en énergie pour exercer leur activité pro, activité qui nous fait tous bouffer, c'est bien vrai.

J'ai juste pas dit que je voulais être entretenue. Je veux travailler, mouah. Je veux aussi que mon activité professionnelle soit compatible avec ma vie de famille, avec les exigences de ma vie de famille. C'est vrai ça fait beaucoup.

 

N'empêche, je pense que si je suis compétente, avec mon Bac + 5, pour laver les chaussettes de chacun et changer les couches d'un certain bambin bien connu de mes services, je suis aussi parfaitement compétente pour conduire la voiture familiale.

Par exemple.

 

Et que je n'ai besoin d'aucun homme pour asseoir mon autorité maternelle, encore moins pour générer du chaos puissance 12 alors que j'essaye de créer un minimum de climat familial harmonieux.

Bref.

 

C'est facile d'être un homme. On est du côté du manche (sans mauvais jeu de mots facile), et il est aisé, voire confortable,  de se laisser glisser sur la pente savonneuse du "contrôle parental", en perpétuant sans même en avoir l'air ni les paroles un modèle social profondément  inscrit et construit sur l'esclavagismme des femmes. Même gentiment, hein. Même avec plein d'amour au-dedans de soi.

Il faut une lucidité et une volonté sans faile pour ne pas être parmi ceux qui participent, silencieusement, doucement, sans même s'en rendre compte, à l'oppression ambiante, l'oppression des femmes.

 

Don't worry my love. Tu peux compter sur moi pour être ta conscience, si la tienne s'endort dans la tiédeur de notre foyer.

Grâce à toi, à ton soutien actif et de chaque instant, je suis devenue la femme adulte, debout, et sans compromis que je suis aujourd'hui.

Alors ne t'étonne pas si je te bouscule  un bon coup, pour te rappeler de me traiter en égale, ce que je suis, et ce que j'ai toujours été.

Publié dans politically incorrect

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I
coucou j'aime ce que tu fait bravos!
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