Bénévolat vs vie pro

Publié le par Supermeuh

Alors ça y est, je l'ai enfin eu, ce rendez-vous avec l'adjointe.

Bon, après deux annulations, elle ma enfin reçue cette après-midi, certes avec 1/2 heure de retard, mais bon, c'est une femme très prise, alors bon. Au moins elle a pris le temps de me recevoir.

 

Que dire de ce rendez-vous?

En matière d'efficacité au niveau vie associative, rien à redire, elle est super. En deux coups les gros, elle m'a trouvé une salle à la Maison des Associations pour les activités des Mères Veilleuses, tous les mardis de 14 à 16h. Impeccable. Il faut "juste" que nous déménagions l'assoc d'Arles à Miramas, ce qui est quand-même à discuter avec les filles.

Elle m'a même laissé envisager qu'à la rentrée, nous pourrions avoir accès régulièrement à Cabasse, le centre de loisirs de Miramas, comme DM1BB à Ventabren.

 

Sinon, je peux par exemple prendre contact avec les centres sociaux pour d'autres activités, d'autres jours, et me déplacer ici ou là.

 

ET peut-être voir se concrétiser l'idée des permanences d'écrivain public en mairie (enfin, ça et les suivants, c'est moi qui rajoute, pour toi lecteur, pour pas que tu perdes le fil).

Et aussi celle pour les personnes âgées de la maison de retraite.

OU ENCORE voir prendre forme les ateliers d'écriture que j'ai proposé à la MJC pour septembre prochain.

et ceux que je devrais pouvoir faire avec DM1BB à Ventabren, et avec les Mères Veilleuses ici.

 

La Mairie en elle-même n'a que très peu de locaux, donc pas grand chose à espèrer pour être installée de ce côté-là.

 

Je ne vais pas cracher dans la soupe, elle a vraiment fait de son mieux et est super efficace en terme de soutien à l'initiative associative. Un coup de fil et hop, tout le monde file doux et fait ce qu'elle demande.

Et puis il faut bien commencer quelque part.

Sauf.

 

Sauf que moi, bah c'est pas ça que j'étais venue chercher, et ce n'est pas ce que je voudrais.

Moi, personnellement, je, je veux UN local, où je pourrais mener mon activité professionnelle, ET accueillir des activités associatives. Peut-être. Si je veux. Mais d'abord je travaille.

Parce que c'est gentil le bénévolat, mais bon. Là j'arrive à saturation. Je VEUX avoir une vie professionnelle active, je veux gagner de l'argent, même un peu, mais un peu quand-même, je veux avoir une visibilité, un but personnel dans mes journées, où mes enfants auraient leur place à mes côtés, mais où j'EXISTE, bordel de merde, et pas seulement pour aider les gens pour la gloire et la solidarité.

Eh oui, je vaux quelque chose, et j'en ai marre d'offrir tout ce que je suis pour rien, comme ça, parce que je suis GENTILLE et disponible. OK. d'abord je ne SUIS pas diponible. Je me RENDS disponible. C'est pas pareil. Et ça, je devrais arrêter.

J'ai aussi BESOIN de voir mon travail reconnu, et cela passe par l'aspect financier, pour moi comme pour les autres gens.

 

Et puis souvent, les gens pensent que si je fais du bénévolat, c'est que "j'ai les moyens". Alors là, carrément, je dis non, il est grand temps de tordre le cou à cette grosse mite. Je ne suis pas une dame patronnesse, ni une bobo tranquille qui peut donner son temps et son énergie pour rien, comme ça, trop cool, et que ça m'occupe, hein.

Bah non, en fait. Je n'ai guère besoin du bénévolat pour "m'occuper", moi et ma bande de djeuns on est assez occupés. En revanche j'ai besoin de voir du monde, d'avoir une vie sociale, d'échanger avec d'autres humains (si possibles adultes), j'en ai un besoin intense, indiscutable, et immédiat, parce que j'ai trop attendu, j'attends depuis si longtemps!

 

Et c'est sûr que c'est pas en restant cloîtrée chez moi que je vais être vue, connue, qu'on va faire appel à moi en tant que professionnelle de l'écriture. Et chez moi, c'est pas vraiment chez moi, je ne peux pas donc pas y exercer ma profession en y faisant venir une clientèle.

Pour avoir pignon sur rue, il faudrait déménager. Mais je n'ai pas envie de redéménager, on vient juste de se poser, on est bien ici, il fait chaud (bah oui, ça compte), il y a du soleil, Fab et Jean peuvent aller et venir du collège facilement... C'est très sécurisant, après tous ces chamboulements et changements, le départ de Tarascon, etc.

 

Ou alors louer un local à l'extérieur. Super chéros. Impossibeul, compte tenu de notre santé financière à peine post-critique, et fortement grévée par Tarascon, again & again.

Et puis merde, ici c'est Miramas, je ne me vois pas payé 800 cus /mois pour 30m2, c'est pas non plus les Champs Elysées!

D'où l'idée de solliciter la mairie. Mais j'ai pas tapé à la bonne porte, m'imaginant qu'elle pourrait m'orienter, m'assister un peu pour une fois que c'est moi qu'on assisterait, qu'on accompagnerait. Hon hon.

 

Je sais bien qu'on ne m'a pas attendue, qu'on ne m'attend pas, en règle générale. Mais un petit coup de pouce, tiens, parce que mon idée d'écrivain public, et de lieu associatif pour les femmes tout au long de la semaine, visiblement, personne ne s'en est trop préoccupé ici jusqu'à maintenant, donc je suis ce qu'on appelle un "porteur de projet".

Juste que je sais pas où il faut le porter, ce projet, pour pouvoir le poser, le faire grandir, et qu'il me remplisse de son succès.

 

J'ai choisi de démissionner de l'éducation nationale justement parce que je ne voulais plus être brimgueballée deci-delà, sans rime ni raison, mais pour un salaire, tout de même. Est-ce que je vais décemment accepter de le faire pour RIEN, dans le cadre associatif, en étant partout et nulle part à la fois, en étant RIEN, au final, jusqua'u moment où quelqu'un de plus malin que moi verra que tout cela est bel et bon, et le reprendra à son compte, et s'installera en tirant les marrons du feu, la courverture à soi, en tirant profit de tout ce que j'aurais cavalé par monts et par vaux sans jamais arriver à me poser?

De toutes façons je ne PEUX pas, c'est physique. ça me fout la gerbe, le vertige, les foies. Je ne suis qu'un gros cerveau limbique qui a besoin d'habitudes et de routines, et de lieux bien établis, et de liens bien solides. Sinon je suis paralysée.

 

Tout à l'heure, pendant que j'attendais, pendant cette 1/2h infinie qui s'étirait à ne pas y croire j'étais dans une telle souffrance, j'ai bien cru que j'allais partir, que tant pis, je ne pouvais plus rester là, à attendre pour rien. C'était trop pour moi. En ce moment. Ou en général. Je ne sais plus.

 

Il faudrait que je me fouette un bon coup, que je prenne mon courage à 4 mains, encore, et que j'aille rencontrer un autre élu, plus à même de m'aider. Mais je ne sais même pas qui.

Et bien sûr il n'y a plus les noms des élus et leurs postes dans ce putain de journal municipal.

 

J'aurais pu...

J'aurais pu m'inscrire au chômage, après ma dém', pour bénéficier de l'aide à la création d'entreprise. Et y perdre du même coup le congé parental. Le tout pour des formations que je n'aurais pas pu suivre pour cause d'enfants.

Est-ce qu'il y a un moment quelque part où une perspective va s'ouvrir pour moi, et rouler, rouler, jusqu'à un accomplissement facile, simple, et réussi? Au bout de tant d'efforts et de temps pour trouver une issue, parce que l'air de rien ça fait 5 ans que j'essaye, bah là, je vois plus trop.

Attendre. Encore.

Quoi? Combien de temps? Jusqu'où? Comment?

 

Attendre, ou l'art de ne pas bouger. De faire le mort. Ou de le devenir.

Publié dans dans l'étable

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S
Oui Claire, c'est sûr. De toutes façons pour le moment je n'aurais pas les moyens de louer quelque chose, d'où l'idée d'une aide de la mairie, mais ils ont bien d'autres chats à fouetter...<br /> La déception n'est pas tant "local ou pas local" que le fait que toujours c'est le bénévolat qui est mis en avant, comme si socialement tout ça n'avait aucune "valeur". Comme si j'avais toujours et<br /> encore du temps pour tout le monde, et que c'est "normal". Arf. à moi d'apprendre à trouver le bon public, comme tu le dis, et à montrer la valeur de mon travail.
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C
Coucou !<br /> Tu as l'air plutôt déçue de ce rdv, déçue que ce soit l'activité associative et bénévole qui prenne le dessus sur l'activité professionnelle, déçue de ne pas avoir obtenu ce que tu attendais. C'est<br /> dur de se lancer à son compte et de démarrer, de se faire connaître. Et c'est décourageant d'attendre que le téléphone sonne, et que rien ne se passe. Pour toi, avoir un local serait une solution<br /> pour te faire connaître.<br /> Je suis d'accord, mais je vois aussi les choses autrement. Et si tu envisageais le local pour plus tard, quand l'activité tournera bien ? D'ailleurs les frais de location passent en charge, c'est<br /> tout bénéf (bon, faut plus être auto-entrepreneur). Et un local ça peut se partager - donc le loyer aussi. Pourquoi pas ? Et en attendant, travailler en nomade, se déplacer, bosser dans un coin<br /> chez soi, et prospecter. Il y a plein d'autres moyens de se faire connaître, il suffit de viser le bon public ! Prospectus, affiches, offres de réduction... Et en attendant d'avoir du travail, on<br /> est mieux chez soi que dans un local où on ne peut rien faire d'autre qu'attendre... Même planquée chez moi, j'ai été repérée par des clients à l'autre bout du monde ! Comme quoi... Il suffit<br /> parfois de voir les choses un peu différemment... Courage et bises !<br /> Claire
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